Friends are everything

Without a friends what will we be ? I say nothing. Nothing at all. It's so true
   

   Une pause. Enfin, une pause. Malia pouvait désormais souffler un peu. La jeune femme venait d'enchaîner une bonne paire d'heures de travail et elle en voyait enfin la fin. Elle soupira de lassitude. Elle avait beau faire ça depuis un certain temps déjà, se lever à quatre, commencer à cinq heures et terminer à dix-huit heures du soir, ce n'était toujours pas facile. Toute la journée, elle courrait pour sauver des vies et avait par la même occasion, l'impression que quelqu'un pompait la sienne en passant. Elle en voyait des victimes et ça non plus ça ne s'arrangeait pas. Il y avait ceux qui survivaient, ceux qui étaient sur le fil, ceux qui mourraient dans leur main et ceux pour qui s'était bien trop tard quand les secours arrivaient. Malia s'étonnait elle-même d'aussi bien tenir le choc par rapport à tout ce qu'elle voyait. Le plus facile en général, c'était de ne pas y penser les victimes relayaient à l'hôpital. A partir de là, on vivait mieux.

Malia se changea, revêtant ses vêtements de civile avant de quitter la caserne, le regard las. Elle croisa quelques visages connus sans réellement y faire attention. La brune ne voulait qu'une seule chose, se reposer. Elle avait prévu de passer la soirée avec sa meilleure amie et en avait vraiment besoin. Le lundi précédent, elle avait reçu un appel de sa tante, l'insultant parce que la jeune femme vivait, selon elle, une vie de débauche mené par Satan. Ironiquement, juste avant cette appel la jeune femme était en train d'écouter « Going to hell » de The Pretty Reckless parlant bel et ben de Satan. Elle avait appris à vivre avec Satan et cela ne la gênait plus le moins du monde.

Une fois rentré, la brune prit sa douche en troisième vitesse, enfila des fringues propres et fonça chez son amie, les cheveux mouillés tressés. Cameron habitait près de chez elle, dans le quartier dit homosexuelle mais Malia paraissait tout de même courir. Elle se pensait en retard. Comme toujours. Et après, elle arrivait toujours en avance. Cette fille était décidément irrécupérable. Si Malia tenait tant à Cameron, c'était tout simplement parce qu'elles se ressemblaient tellement. Elles avaient à peu près le même caractère. Toutes deux étaient peu sociables et avaient connu de sacrés problèmes dans leur vie. Mais elles étaient toujours restés proche à se soutenir et ça, ça faisait du bien au petit cœur blindé de Malia. Lorsqu'elle atteint l'immeuble, la jeune femme se calma et finit par admettre qu'elle n'était finalement pas en retard. Elle se retrouva face au numéro 56. Avant de frapper, elle reprit sa respiration et prit un moment pour contempler sa tenue. Elle n'avait rien d'un top model et encore moins à ce moment là. Elle portait son habituel jean avec un sweat-shirt quelques peu minable qu'elle portait parfois l'hiver en intervention où était inscrit un sublime ''Paramdédics'' qui avait la joie de lui rappeler chaque jour le métier qu'elle faisait. Vous savez, au cas où elle oublie.

Elle posa son doigt sur la sonnette et attendit avec impatience que son amie lui ouvre la porte. Cameron semblait radieuse comme toujours. On aurait presque pu ne jamais deviner quel chemin avait pris sa vie au lycée. Malia, elle, ne le connaissait que trop bien.

« Salut ma belle ! Je vais plutôt bien et et toi ? »


Elle mit un pied dans l'appartement puis un deuxième sachant déjà que la soirée allait être bonne.

« Alors quoi de beau ? Tu as déjà choisi le film ? »
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